
Aux sources du yoga
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Les définitions du yoga selon Desikachar
Desikachar est le fils de Krishnamacharya, lui-même considéré comme le père du Yoga moderne.
Il en a été l’élève privilégié.
Voici quelques extraits de son livre « Le yoga, un éveil spirituel » où il définit le yoga :
« Qu’est-ce que le yoga ? (…) Le mot lui-même dérive d’une racine sanskrite, YUG* qui a deux définitions traditionnelles. La première, c’est « réunir deux choses », « unir » (…). La seconde est équivalente au terme samadhi, c’est-à-dire « faire converger les mouvements de l’esprit » (…).
Une autre signification, c’est celle d’ « atteindre un point qui n’a pas encore été atteint ».(…)
Un autre aspect important du yoga concerne l’action, car le yoga signifie aussi « agir avec pleine conscience et avec une totale attention » (…).
Nous sommes aisément conditionnés. Nous donnons l’impression d’agir attentivement alors qu’il n’en est rien. Nous fonctionnons mais sans être présents. Le yoga cherche à créer des conditions par lesquelles nous sommes toujours présents, dans chaque action, à chaque instant.
Une autre définition classique du yoga est « l’union au Seigneur ». Tout processus qui nous permet d’appréhender quelque chose de plus élevé que nous même est aussi yoga.
Le yoga est universel au sens où il est le moyen d’atteindre un autre état auquel chacun aspire. Quand nous voulons être plus heureux et que nous trouvons une façon d’y parvenir, c’est effectivement du yoga.
Le yoga signifie à la fois l’action grâce à laquelle deux objets s’unissent et la conséquence de cette union. Le yoga est à la fois le mouvement et le résultat.
La plus importante de toutes les définitions du yoga est celle qui le définit comme la transformation de la qualité de l’esprit, c’est-à-dire un changement dans son comportement, dans sa manière de fonctionner et de percevoir. »
Définition du yoga selon Patanjali
Les Yoga-sutras de Patanjali, recueil de 195 aphorismes, constituent un des piliers de la philosophie du yoga classique. Voici les premiers sutras qui posent la définition du yoga et son effet.
YS I-2 : « Le yoga est l’arrêt de l’activité automatique du mental »
Traduit aussi par « Le yoga est l’arrêt (nirodha*1) des tourbillons de l’activité mentale (citta) »
YS I-3 : « Alors se révèle notre Centre (drashtar*2), établi en lui-même. »
Le Centre, le discernement et la clarification du mental selon Desikachar
« Pour le yoga, il y a au plus profond de nous-même quelque chose qui est réel et n’est pas sujet au changement. Nous l’appelons drashtr ou bien purusha C’est ce qui perçoit et qui a la capacité de percevoir correctement, puisque tant que l’esprit est recouvert par avidya (*3), nos observations sont voilées ».
Et il précise : « Comment savoir si on a compris ou vu quelque chose clairement ? On peut le savoir par une sensation de sérénité et de tranquillité au plus profond de soi. Quand on voit la vérité, quand on atteint un point plus élevé que celui où l’on se trouvait jusque-là, on éprouve une profonde satisfaction qui n’est pas un plaisir de nature émotionnelle, tel que l’on éprouve à la vue d’un bel objet, mais une satisfaction au plus profond de soi qui n’est ni une émotion, ni un sentiment.
Ce centre profond où se situe cette satisfaction s’appelle le purusha, la personne qui réside dans la cité ».
Desikachar explique la différence entre cit, l’observateur, le purusha, qui perçoit vraiment et ne change pas et citta, le mental qui croit percevoir. Quand le mental est clair comme un miroir poli, l’objet extérieur est perçu tel qu’il est par le cit».
L’observateur et l’objet perçu ne font qu’un .
*À noter que YUG, qui est à l’origine des mots joindre et joug, peut être traduit par le mot latin «religare» qui signifie relier.
Sutra, en sanskrit, veut dire «fil», «corde».
*1 - Nirodha signifie plus précisément : arrêt,
interruption, recueillir
(accueillir, comprendre accepter),
canaliser. Il souligne l’importance de s’arrêter, de s’immobiliser.
*2 - Drashtar ou drashtr : discernement
*3 - Avidya (ignorance, aveuglement) est l’une des 5 causes de la souffrance (duhkha) qui recouvre toutes les autres.
Bibliographie :
Desikachar - « Le yoga, un éveil spirituel » - Editions Agâmat
Yoga-Sutras - Traduction de F. Mazet - Ed. Albin Michel – Spiritualités vivantes)